Mardi 14 Novembre 2023

Image rare d’un des derniers tigres de Malaisie

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En mission avec le WWF, le photographe Emmanuel Rondeau est parvenu à capturer trois photos de tigres sauvages en Malaisie. C’est une prouesse, car à cause de la destruction des forêts, la diminution de ses proies et le braconnage, il ne reste que 150 tigres sur la péninsule, contre 500 en 2010.

Comme tu le sais déjà, le nombre de tigres sauvages en Asie, a globalement bien augmenté.

Mais les résultats ne sont pas les mêmes partout. Certains endroits ou pays ont continué à voir le nombre de tigres diminuer, malgré les efforts fournis. C’est particulièrement le cas en Asie du Sud-Est, qui fait face depuis plusieurs années à une crise des pièges à collets. Ces pièges sont partout dans les forêts de la région et les vident petit à petit des animaux sauvages. Et, le problème, c’est qu’il n’y a pas assez d’écogardes pour surveiller et protéger les forêts.

Et c’est le cas en Malaisie. Dans les années 1950, il restait pas moins de 3 000 félins sur la péninsule. On en comptait encore 500 en 2010. Aujourd’hui, il ne sont pas plus de 150.

Photographier pour sensibiliser la population

Le WWF a collaboré avec le célèbre photographe animalier Emmanuel Rondeau. Le but de la mission était de capturer une image haute résolution de l'un des 150 tigres restants en Malaisie.

Pour réussir à prendre cette photo, Emmanuel s’est joint aux patrouilles anti-braconnage. Il a placé huit pièges photographiques, qu’il a laissés dans le Royal Belum State Park pendant cinq mois – en changeant la batterie chaque mois.

Résultat : nous avons réussi à obtenir 3 images de tigres – dont une photo de face !

Mais ce projet est allé bien au-delà des tigres, tout comme l'impact du travail du WWF pour protéger ces félins iconiques. Pendant le projet, Emmanuel a recueilli des images de la vie dans et autour du Royal Belum State Park : la vie des communautés indigènes, la difficulté des patrouilles anti-braconnage, et la difficulté de l’arrêt des pièges à collet. Les pièges photographiques ont également révélé des images étonnantes de l'incroyable biodiversité de cette forêt ancienne - panthères noires, tapirs, léopards nébuleux, dholes, macaques, et bien plus encore.

La mission en images

royal state park Emmanuel Rondeau / WWF-US

Alors que le soleil commence à descendre sous l'horizon du parc d'État de Royal Belum, en Malaisie, l'équipe procède aux derniers ajustements des pièges à caméra numérique. Tout le monde est de bonne humeur et les sangsues ont pris un jour de congé, car le sol est sec.

 group 0Emmanuel Rondeau / WWF-US

Une équipe de patrouille anti- braconnage composée d'autochtones dévoués travaillant avec le WWF-Malaisie a parcouru pendant plus d'une semaine les forêts denses et humides du Royal Belum State Park avec le photographe animalier Emmanuel Rondeau (à droite). Ensemble, ils ont réussi à installer une série de pièges photographiques de haute qualité dans cette forêt tropicale vieille de 130 millions d'années.

 camera trapEmmanuel Rondeau / WWF-US

L'équipe se réjouit lorsque le dernier boîtier étanche de l'appareil photo est fermement verrouillé. Il s'agit de l’un des huit pièges photographiques conçus par Emmanuel et installés dans cette forêt pour les cinq prochains mois, attendant patiemment que des animaux passent à proximité et déclenche la prise d'une photo.

 trap Emmanuel Rondeau / WWF-US

Les collets sont des pièges mortels faits de fil de fer que les braconniers posent dans l'espoir d'attraper des animaux sauvages. Le plus prisé étant le tigre. Les collets ont largement contribué au déclin des populations de tigres en Malaisie. Le Royal Belum State Park est l'un des derniers bastions du félin dans le pays et prendre une photo de l'un d'entre eux symbolise soit la dernière génération de tigres en Malaisie, soit une génération d'espoir.

Après des mois de maintenance et de changement de piles, ces appareils photo ont donné un aperçu de ce qu'il reste de la riche diversité de la faune et de la flore dans l'une des plus anciennes forêts tropicales du monde. Elles montrent ce qui est en jeu si l'on ne s'attaque pas au braconnage, à la déforestation et aux conflits entre l’humain et la faune.

ours Emmanuel Rondeau / WWF-US

L'ours malais, également très recherché par les braconniers, épluche les lianes et les racines tordues à la recherche de fruits, de petits rongeurs, d'oiseaux, de termites et d'autres insectes dont il se nourrit. Ces ours sont endémiques à l'Asie du Sud-Est et sont les plus petits de la famille des ours.

 panthere Emmanuel Rondeau / WWF-US

La péninsule malaise abrite la plus grande population de léopards noirs (également appelés panthères noires) au monde. Les léopards noirs doivent leur couleur à une mutation génétique qui entraîne une surproduction de mélanine, un pigment sombre, ce qui donne un pelage noir, très difficile à distinguer dans le décor de la forêt tropicale.

 tapir Emmanuel Rondeau / WWF-US

De nombreux animaux inhabituels vivent dans la forêt tropicale, et le tapir malais est certainement l'un d'entre eux. Avec son long museau et ses marques en forme de patchwork, c'est la seule espèce de tapir que l'on trouve en Asie. Classé par l'UICN comme espèce en danger d’extinction, il passe la plupart de son temps à errer dans la forêt tropicale à la recherche de pousses et de feuilles à manger.

 clouded leopard2 Emmanuel Rondeau / WWF-US

Bien qu'elle soit connue comme l'une des espèces de félins les plus arboricoles, la panthère nébuleuse passe beaucoup de temps sur le sol de la forêt. On sait peu de choses sur ce félin insaisissable, à part qu’il se nourrit de primates, de rongeurs, de petits cervidés et de sangliers.

 

Et enfin, l'image que nous espérions tous, un tigre. Puis un deuxième. Et un troisième.

 tiger1 Emmanuel Rondeau / WWF-US

 tiger 2 Emmanuel Rondeau / WWF-US

Tiger 3 Emmanuel Rondeau / WWF-US

Le WWF, avec ses partenaires, souhaite que ces tigres soient la génération de l'espoir. Les efforts de conservation ont été intensifiés ces dernières années pour tenter d'enrayer le déclin, et au cœur de ce travail se trouve une équipe dévouée de patrouilleurs anti-braconnage, connue sous le nom de « Projet Stampede ». Aujourd'hui, 60 patrouilleurs travaillent dans le parc d'État de Royal Belum et les équipes sont formées de locaux issus des communautés de la région. Ces équipes de patrouille ont contribué à réduire de 98 % le nombre de pièges actifs dans le parc d'État de Royal Belum. Mais les efforts sont loin d’être terminés.